En parallèle de ses études universitaires théâtrales (DEA sur Didier-Georges Gabily, Eugène Durif…), Annabelle Sergent devient auteure et interprète de ses spectacles. Elle fait partie de cette génération d’artistes issue des arts du récit, qui mêle intimement écriture textuelle et écriture de plateau.

Avec Bottes de prince et bigoudis (2006), P.P. les p’tits cailloux (2010) et Le Roi des Rats (2015), Annabelle Sergent compose une trilogie sur les récits qui traversent l’enfance, et défend le spectacle tout public « à partir de… ». Pour elle, s’adresser au jeune public c’est avant tout écrire de plusieurs points de vue : l’enfance, l’adulte, l’enfance de l’adulte.

Elle s’entoure de collaborateurs artistiques, Vincent Loiseau (Kwal), Anne Marcel, Hélène Gay, pour écrire, interroger la scène, et rêver à des formes scéniques qui lui sont propres. Son esthétique, exigeante et audacieuse, seule-en-scène, plateau nu, avec pour seuls partenaires de jeu la scénographie lumière et la musique – vaut à P.P. les p’tits cailloux une nomination aux Molières Jeune Public 2011. Depuis 10 ans, Annabelle Sergent arpente les théâtres de France pour y jouer ses créations. Elle aspire aujourd’hui à interroger son travail, à le prolonger en le confrontant à des auteurs dramatiques contemporains.

Comment le théâtre adressé au jeune public aujourd’hui raconte l’enfance, la jeunesse, et son inscription dans le monde ?
C’est à partir de ces interrogations que vont se construire les deux prochaines créations de la Compagnie LOBA, Waynak (création 2018) et Shell Shock (création 2019). Chacune de ces deux créations porteront sur la place des enfants dans les conflits, travaillant sur la métaphore pour la première ; et sur la frontalité pour la seconde.
Elle a été artiste associée à La Maison durant la saison 2018-19 et fait partie de l’équipe de la direction pédagogique du Labo depuis 2020.

Photo-Delphine Perrin